Non, non, vous n’échapperez pas à la terrible règle de la présentation : l'histoire, et c'est ici que vous devrez la poster. Nous imposons un minimum de vingt lignes.

Je suis faible, et j’ai l’impression que mon corps se meurt lentement. Seul mon esprit plein de souvenirs est encore vivace. Je préfère ressasser le bienheureux passé que de me contenter de ce présent de merde. Il existe deux types de personnes. Ceux qui ont de la chance, et puis les autres. Je fais partie de cette deuxième catégorie. J'ai vu le jour à Brighton, sur la côte britannique. C'était au mois de juin. Jusque là, tout parait normal. C'est quand on s'approche, qu'on regarde de plus près, qu'on s'intéresse aux détails, qu'on remarque que ma vie est loin d'être rose. Ma mère s'appelle Hannah. Elle est femme au foyer, en règle général, elle devrait s'occuper de moi, de moi et de mes quatre frères et sœurs. Mais non, ça c'est mon job. Elle, elle se contente de regarder la télévision et d'appeler ses amies pour se plaindre de sa vie, ô combien merdique. J'ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi elle avait eu tant d'enfants. Mon père, il s'appelle Keagan. En apparence, c'est comme ma vie, il est normal. Il travaille dans un magasin d'électroménager. Bon vivant, jovial, accueillant, serviable. C'est comme ça que notre entourage le décrit, mais ça, c'est parce qu'ils n'ont jamais mis les pieds chez nous. Une fois qu'il rentre du travail, c'est une toute autre chose. Il boit. Encore et encore. Sans cesse. Il boit dès qu'il rentre du travail et jusqu'au petit matin. Il frappe ma mère, il crie. C'est infernal.

Tant bien que mal, avant j’aimais la vie, parce qu’on l’avait en commun. Avant, j’aimais la vie, même sachant tout ce que je savais, car dans l’immensité du vide, il était là qui souriait. Aujourd’hui, je chéris un fantôme, un souvenir. Je sais que ma vie pourrait être pire. Il y a toujours pire. soon

Me dis pas de la fermer ! Y a des femmes qui ont brulé leurs soutient-gorge c’est pas pour que trente ans après y ait des petits machos comme toi qui nous traitent comme de la merde ! soon

J’envisage l’avenir comme une éternité de souffrances et d’ennui. Ma lâcheté m’empêche de mettre fin à mes jours. Je continuerais à sortir, à taper, à boire et persécuter des cons... Jusqu’à ce que j’en crève... L’humanité souffre. Et je souffre avec elle. soon

Des mecs baisent des putes sans capotes et jouissent ensuite dans les copines de leur petites sœurs qui se font, de toute manière, partouzer du soir au matin. « Vous êtes seule ? » Jules leva distraitement la tête vers l'individu qui semblait lui adresser la parole. Elle était là, assise à la terrasse d'un café en plein centre ville de San Francisco. Elle l'avait fait. Elle avait tout quitté, Brighton, sa mère, ses frères et sœurs. Tout, absolument tout. Sur un coup de tête, lasse de sa vie misérable, la blonde avait envoyé sa candidature pour travailler à bord du Paradise, un bateau de croisière dont la renommée n'était plus à faire. « Non, je suis en compagnie de mon ami, l'homme invisible. Vous ne l'aviez pas vu ? » répondit Jules sarcastique avant de reprendre sa lecture. Le jeune homme qui avait parlé quelques minutes plus tôt semblait avoir son âge. Il était vêtu de marques de la tête aux pieds et sentait le fric à plein nez. Cependant la remarque cinglante de la jeune femme ne l'empêcha pas de prendre place sur la chaise juste en face d'elle. « Vous aimez la littérature anglaise ? » demanda t'il alors, fixant la couverture de l'ouvrage que lisait Jules. Il s'agissait du célèbre roman, Mrs Dalloway de l'auteure britanique Virginia Woolf. La blondinette adorait ce livre et le connaissait par cœur. C'était un des seuls objets personnels qu'elle avait prit dans sa valise. « Je suis anglaise » répondit elle sèchement. Cet américain commençait à l'importuner. Certes il était mignon mais personne ne lui avait apprit les bonnes manières. Cependant, Jules fut agréablement surprise de voir qu'il était cultivé et qu'il connaissait Virginia Woolf. « Oh vous êtes à San Francisco pour les vacances ? » Il afficha un sourire charmeur, puis s'empressa d'ajouter. « Au fait, je m'appelle Priam. » Jules referma alors son roman, voyant bien que ce cher Priam ne partirait pas d'aussi tôt. La jeune femme n'avait pas connu de relation amoureuse depuis son histoire avec Aiden et refusait depuis cette époque d'éprouver le moindre sentiments. « Moi c'est Jules. Et je suis ici pour travailler. » Il parut un instant surpris. Travailler ne faisant certainement pas partie de son vocabulaire.

Caricature ; c’est ce que tu es, la caricature du pauvre mec qui a tout, mais qui n’est rien. soon

Je t’aime pas et je t’ai jamais aimé... J’ai une tête à t’aimer ? J’ai une tête a t’aimer ? soon

On cherche l’amour, on croit le trouver. Puis on retombe. De haut. Mieux vaut tomber que ne jamais s’élever ?
soon